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Le MIT n’aime pas le recyclage… nucléaire

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Régulièrement, le Massachussets Institute of Technology (MIT) se fend d’un rapport sur l’énergie nucléaire. Publié jeudi 16 septembre, le dernier en date est le troisième depuis 2003. Conduite par un aréopage international d’experts (dont Jacques Bouchard, l’ancien directeur de l’énergie nucléaire du Commissariat à l’énergie atomique français), cette étude s’est surtout focalisée sur le cycle du combustible. C’est-à-dire la fabrication, l’utilisation et la gestion de l’uranium enrichi après sa « combustion ».

Cette réflexion n’a rien d’une conversation de salon. Car, selon que les pays ou les électriciens optent pour le recyclage des combustibles usés (comme la France ou le Japon) ou leur stockage définitif (comme la Finlande ou la Suède), la filière nucléaire ne sera pas la même. Et les investissements à réaliser non plus.

Les Etats-Unis ont choisi de stocker leurs combustibles usés, sans avoir le site idoine. Ce qui n’est pas sans leur poser quelques problèmes de sûreté. Pour le moment, lesdits combustibles sont entreposés sur les sites des centrales nucléaires. Une solution qui n’est pas tenable sur le très long terme.

Raison pour laquelle la question du recyclage de ces déchets est régulièrement posée, – comme dans ce rapport du MIT. La réponse est pourtant donnée dans les toutes premières pages du document : « Depuis des décennies, les discussions sur les futurs cycles du combustible nucléaire ont été portées par l’espoir qu’un cycle fermé basé sur le plutonium produit par les réacteurs rapides pourrait être mis en œuvre. Malheureusement, cette vision est enracinée dans une crainte de manquer d’uranium qui n’a plus lieu d’être aujourd’hui. »

En clair, les physiciens ont longtemps caressé l’espoir de mettre au point un système énergétique « produisant » plus de combustible qu’il n’en consommerait. Des réacteurs à neutrons rapides (tel feu Superphénix), en consommant de l’uranium enrichi, généreraient du plutonium, également utilisable dans des réacteurs nucléaires. Entre les deux, il est nécessaire de séparer de la fraction inutilisable du combustible usé, l’uranium pouvant être ré-employé et le plutonium. Cette opération s’effectue dans de très imposantes et très coûteuses usines de retraitement, comme celle de La Hague (Manche).

Hélas, conclut l’étude du MIT, l’uranium ne risque pas de manquer avant la fin du siècle. Mieux vaut donc investir dans des réacteurs à eau légère (comme ceux qui constituent l’essentiel du parc mondial actuel), des centres de stockage géologique de combustibles usés, et dans la recherche pour développer les sources d’énergie du futur.

Article écrit le 17 septembre 2010 par Valéry Laramée de Tannenberg, pour le Journal de l’Environnement


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